Le débourrage est la mise au travail d'une jeune cheval : c'est l'éduquer à l'attelage ou à l'équitation. Chez les chevaux, le f'ait d'être attelé ou monté n'est pas inné, il faut leur expliquer ce que l'on attend d'eux pour ne pas avoir de violentes réactions dans les brancards.

Le jeune cheval est apte à être débourré à partir de 18 mois, ce qui correspond à la période hivernale (étant donné que les poulains naissent au printemps). En hiver, nous avons plus de temps à consacrer à ces jeunes chevaux, alors que la période estivale est consacrée aux balades en atelage, à la reproduction, au travail plus "poussé" des 2 et 3 ans et aux concours (concours d'élevage, au niveau national, les concours "amateurs" et pour les jeunes chevaux : SHF, concours d'utilisation)

A 18-20 mois, le jeune cheval a un caractère non affirmé et maniable, il accepte donc facilement notre présence. Toutes les manipulations sur lui sont alors plus faciles et donc plus rapides. Il est préférable de l'isoler du groupe dans lequel il vit. Que ce soit en boxe ou en paddock, il sera ainsi plus réceptif et respectueux en notre présence. Ceux-ci pour une période variable à chaque animal, mais en général, un petit mois suffit à atteindre l'objectif de l'attelé.

Le début du travail : N'oublions pas que rien n'est inné chez le cheval, il faut tout lui "expliquer" pour qu'il accepte. Comme le fait d'être en boxe, le jeune peut être énervé 1 ou 2 journées. Dans ce cas, je préfère le laisser s'adapter tranquillement. Une fois le calme revenu, le pansage est pratiqué : le cheval est sorti et attaché au mur grâce au licol. La brosse nous permet de savoir si le cheval accepte d'être touché partout. Si c'est une femelle, elle peut être chatouilleuse au passage de sangle et avec des réactions : on se méfie toujours des postérieurs pour ne pas se prendre de coups de pieds. Le cheval est propre, il ne pourra donc pas blesser au frottement du matériel que l'on va utiliser.

La mise à la longe : On va pouvoir lui mettre un filet avec un gros mors tout doux, puis une longe. Toujours muni de gants et d'une chambrière, je détache le cheval et l'incite à me suivre vers un endroit clos. Au milieu, je demande qu'il s'éloigne de moi en marchant pour former un cercle. C'est là que ma chambrière intervient : elle me permet "d'allonger" mon bras et pousser l'animal. J'essaie à chaque main, au pas et au trot.

Une fois cet exercice réussit, je rattache le cheval au mur et essaie de sangler un surfaix. S'il n'y a pas de réactions, je recommence le travail à la longe. Cette étape n'est pas très longue(moins d'une demi-heure), mais permet de débuter gentillement, sans brusquerie et de prendre contact avec le cheval. Ainsi il comprend qu'il peut s'éloigner ou se rapprocher de nous sans gêne, que ce soit à droite ou à gauche. Et oui, le cheval n'a pas la même vue que nous, il ne mémorise pas des 2 yeux en même temps. Ce qu'il voit d'un côté n'est pas forcément acquis pour l'autre oeil. C'est pourquoi il faut bien faire le même travail aux 2 mains.

Le lendemain de la longe, je renouvelle les mêmes actions, avec un filet, un surfaix et j'ajoute une croupière avec culeron. Cette partie, qui passe sous la queue n'est pas anodine. Parfois elle surprend le cheval et peut engendrer de vives réactions. Puis nous recommençons le travail à la longe. La chambrière est toujours là pour m'aider mais j'utilise de plus en plus la voix et des ordres clairs tels que "marchez" "trottez" "oh!" et "viens". Ces derniers me servitons à l'attelage, ainsi nous aurons plaisir à parler à notre cheval avec des ordres simples et sans abuser du fouet!

Les longues rênes : Elles consistent à mettre une longe de chaque côté du cheval, utilisées avec le surfaix et toujours avec le filet et le mors simple. Le tout est d'apprendre à tourner à droite et à gauche à chaque action sur les longes. Celles-ci peuvent surprendre les chevaux, au niveau des postérieurs car elles sont accrochées dans des anneaux assez bas sur le surfaix et donc flottent au niveau des jarrets du cheval. Ainsi l'animal s'habitue aux frottements le long des postérieurs comme le font les traits. On obtient ainsi des changements de direction droite-gauche sans brutalité. Une fois les ordres acceptés, direction et arrêt, on peut sortir sur la route aux longues rênes.

En extérieur, on habitue le cheval à passer partout sans faire demi-tour à chaque frayeur : plaques d'égout, marquage au sol, voitures, camions, tracteurs, chiens, vélos... A pied, on sécurise les écarts possibles du poulain et on est capable de réagir vite à la tête du cheval même en étant seul.

Le harnais : Le poulain est maintenant capable d'accepeter le harnais complet, avec la bride d'attelage donc à oeillères. Le fait de ne plus nous voir derrière inquiète le cheval, on le rassure donc par la voix et on continue à sortir en extérieur. Il faut maintenant habituer le poulain aux traits et au palonnier, et pouvoir le faire tracter un pneu.

Le pneu : La taille de celui d'un tracteur, il nous permet de faire de la traction en sécurité. Dans un petit champs fermé, on fixe le pneu au palonnier avec des attaches rapides, puis demande au poulain de se porter en avant. On demande toujours les mêmes ordres : mise en avant, tourner, s'arrêter... La première fois on lui demande peu de temps à tirer , puis de jour en jour, le temps de travail s'allonge. Quand le poulain a bien accepté la traction, on peut penser à le mettre aux brancards. Il faut prévoir d'être 2 : un qui tient le cheval et l'autre qui attèle.

Atteler le poulain : Quand on attèle pour la première fois, on prend la précaution de sortir la voiture et la placer dans un endroit facile d'accès. Une personne tient le cheval et l'autre attèle. Le départ se fait à pied jusqu'à la route. On n'hésite pas à s'arrêter pour féliciter et caresser le poulain. Si tout va bien, je peux en monter en voiture. La 1ère sortie attelée ne dure pas plus de 20 minutes, pour ne pas user le moral du poulain, et plutôt dans une 4 roues, pourplus de sécurité si problème. On renouvelle les sorties en les variant le plus possible pendant une semaine. Quand le cheval a bien compris ce travail, on le remet au champs jusqu'au jour où on recommencera à le préparer aux sorties en concours.

Cette technique de débourrage s'adapte à tous les chevaux, avec quelques variantes selon les problèmes et inquiètudes des chevaux rencontrés, et selon la sensibilité propre à chacun.

Le débourrage et le travail des chevaux

Partager cet article